Nocturne, dites-vous ? [RP Public]

Tout d'abord, Jonathan crut qu'il était devenu aveugle. Puis, il se rendit compte que ce qu'il croyait être rien était en fait le ciel noir de la nuit. Il leva la tête et aperçut finalement la lune qui était pleine. Il distingua ensuite petit à petit plusieurs taches lactées se dessinant sur ses yeux : les étoiles. Il comprit alors où il était : il s'agissait du pays de Starlight, une contrée ou la lune est toujours pleine car la nuit est permanente, et d'où on peut très bien distinguer les étoiles. Une comète passa, puis deux, et enfin une troisième. Le spectacle émerveilla Jonathan, mais le jeune garçon s'en lassa rapidement : son bras le démangeait. Il était plus volumineux que d'habitude, et la surface recouverte par le tatouage remontait jusqu'à son coup en englobant l'omoplate. Les volutes de fumées noires dansaient a la lueur pale des étoiles, la masse informe créée par les ténèbres ondulait comme une marée noire, cachant à tous la vraie nature de ce membre si particulier.

*Surement un des effets de cette nuitée permanente*, songea Jonathan, sans trop prêter attention au phénomène. Il était habitué à ce qu'on le considère comme un espèce de mutant. C'était un peu la même chose pour tous les Achluophobes ou Kénophobes : ils étaient des bouquets misères, hués par les autres Voyageurs, en raison de leur appartenance au Royaume des Ombres. Jonathan lui, détestait son seigneur, car il y avait apposé ce maudit tatouage sur la bras. Malgré l'augmentation phénoménale de ses pouvoirs, ses jours étaient comptés à cause de ce "cadeau" diabolique, tel le manteau qu'offrit Médée à la femme de Jason (le conquérant de la toison d'or) dans la Mythologie Grecque. Il n'y pensa bientôt plus grâce aux bienfaits d'une petite promenade.

Il passa devant plusieurs observatoires, dans lesquels vivaient des sortes de grands Hiboux, engraissés et portant des lunettes sur leur bec aquilin. Ils gambadaient, des rouleaux sous l'aile, de bâtiment en bâtiment pour observer ce qu'on aurait pu qualifier de véritable "crachin" d'étoiles. Il arriva à une petite clairière où une étoile filante s'était écrasée. Un petit feu avait prit autour de l'astre fumant. Jonathan s'assit non loin et se réchauffa. Il entendit cependant un maigre bruit, un souffle d'air. Il se leva brusquement et clama à vois haute :

- "Qui va la ? Quelles sont vos intentions ?"

Ed atterrit sur une terre étrange, au ciel brillant d’étoile. Encore une fois, ce monde de fous ne lui réservait que des surprises, et des mondes bizarres où aller quand rien ne lui pressait. Le plateau était vide, mais les étoiles emplissaient le ciel comme autant de bougies. L’étudiant chercha son chemin dans le dédale où n’existait aucun mur, il était seul, et rien que des plaines et des étoiles venaient couvrir l’horizon. Rien à faire. En marchant, il ne vit que quelques collines où des groupes d’amis venaient pour mieux observer les étoiles. Ed leva les yeux vers la voûte céleste, et avec surprise, il crut voir sa tête, version constellation. Un double plein de lumière qui lui souriait. Il sourit. Finalement, ce monde était aussi joyeux que les autres. Ils ne lui manquaient plus que des compagnons pour venir voir toutes ces étoiles, et constellations changeantes.

Il reprit son voyage, et malgré l’obscurité du lieu, il put se diriger vers quelques formes filiformes. D’ailleurs, il se vit vêtu d’habits simples. Chemise blanche avec une poche près du col, un pantalon serré. Par contre, il n’avait pas de chaussure, et frôlait de ses pieds nus l’herbe soyeuse. Mais là, ce n’étaient que des rêveurs joyeux, ouvrant leur bras au ciel avec un large sourire. Tant mieux pour eux. Il demanda néanmoins son chemin, mais il n’avait aucun chemin où aller. Il était juste à Starlight, le monde de la nuit étoilée.

Il sentit bientôt un énorme grondement dans le ciel : une météorite fonçait dans le ciel, vers la terre. Le Voyageur espéra que personne ne serait blessé, car le caillou filant avait bien l’intention de s’écraser à terre en provoquant violent remous. Mais tout en observant, il vit la comète foncer…dans sa direction. Mais c’est pas vrai ! Il court le plus rapidement possible droit devant lui. En dix secondes à peine, il avait parcouru en sprintant désespérément plus de cinquante mètres, et une grosse explosion vint le cueillir dans le dos, l’aplatissant au sol, telle une main invisible et toute-puissante. De la terre s’éleva, et retomba dans ses cheveux. Il se relève, et se retourne. Un vaste cratère avait été creusé, et l’astre déchu fumait, brûlait. Bon Dieu ! Ca n’arrivait qu’à lui ses bêtises ! Sa chemise devait sûrement être marron et noir, de boue et de suie. Il lâcha environ trois jurons, avant de faire le tour du cratère. C’est qu’il faisait chaud maintenant. A peine une minute plus tard, quand il avait bien observé le fumeux caillou, une voix l’interpella.

Ed chercha la voix, fit un autre tour, et découvrit l’auteur des paroles. Tiens, on était conscient de lui, et de la météorite. Ca ne pouvait être qu’un Voyageur ! Normalement… Il vit effectivement un inconnu, mais l’obscurité stagnante l’empêchait de voir quoi que ce soit. L’autre était assis, c’était certain. Ed s’approcha de lui, les paumes tournées vers l’inconnu, lui montrant qu’il n’était pas dangereux. Il avait dû lui faire peur avec tout ça. Une idée germa dans son esprit. De quoi être la cible de ragots. Il voulait qu’il soit connu, parfait.

« Excusez-moi, vous n’avez pas trop eu de mal, avec cette comète. J’ai dû la faire descendre vers moi, mais j’étais persuadé qu’il n’y avait personne. Excusez-moi encore pour cet incident, je serai plus prudent à l’avenir. »

Avoir un pouvoir mystérieux, pouvant faire descendre les étoiles filantes. Il fallait vite trouver le moyen de comment, avait-il fait cela ? Enfin, du moment qu’il inspirait le respect. L’autre semblait fort, et il voulait éviter les combats.

« Excusez-moi, j'espère que vous n’avez pas trop eu de mal, avec cette comète. J’ai dû la faire descendre vers moi, mais j’étais persuadé qu’il n’y avait personne. Excusez-moi encore pour cet incident, je serai plus prudent à l’avenir. »

Jonathan se leva. Il ne parvint pas à déceler son interlocuteur. Cependant, il considéra bientôt les paroles de l'homme (puisque s'en était un) et réfléchit quelques instants. Pouvoir attirer des météores avec son pouvoir semblait être démesurément puissant. C'est pourquoi le jeune Achluophobe se demanda s'il se trouvait en face d'un Voyageur de la Ligue S ou M, mais d'un Classement bien plus élevé que le sien. Il écarquilla les yeux avant de s'approcher très lentement de lui. La lueur dégagée par l'astre écrasé au sol lui permit de bien observer celui à qui il parlait. Il était blond et portait des lunettes de soleil. Il avait une chemise très sale et couverte de poussière. Elle devait pourtant être blanche avant l'impact du corps céleste sur le sol crasseux et noir. Même son visage était plein de suie. Soit l'homme possédait un pouvoir très puissant mais ne savait pas s'en servir, soit il bluffait. En effet, il aurait fait tomber la comète bien plus loin de lui pour éviter d'être sali. Voyant la tête de plaisantin douteux de son interlocuteur, Jonathan se doutait bien que ce n'était que du crack. Le jeune homme s'avança à pas lourds d'Ed. Maintenant, ce dernier devait voir son bras obscur et ténébreux. Il parut légèrement surpris. La masse informe et virevoltante s'étendant a présent presque jusqu'à l'oeil, et lui couvrait une bonne partie du torse, cachée sous ses habits. Des doigts griffus et tranchants s'étendaient sur ses paumes noires et insondables. Il salua néanmoins l'autre poliment :

- "Bonjour, où plutôt devrais-je dire bonsoir. Ça va, je n'ait pas été touché. Par contre, j'aimerai bien savoir par quel moyen pouvez vous attirer les météorites jusqu'à vous. Je trouve cela... Fascinant."

Il allait bientôt pouvoir vérifier sa théorie. En effet, il se demandait comment son jeune interlocuteur, bien que plus âgé que lui, allait pouvoir justifier l'excuse qu'il venait de dire a Jonathan. Car il était désormais sur qu'il bluffait. Le jeune Achluophobe regardait son compère d'un regard interrogateur, pendant que l'autre cherchait une issue de secours. Amusé par la situation, il se dit qu'il pourrait lui laisser du temps supplémentaire pendant qu'il réfléchirait. Pourquoi pas en faisant une démonstration de son pouvoir ? Cela permettrait en plus d'inspirer le respect a Ed, d'autant plus que le pouvoir de Jonathan était très puissant... Et très dangereux pour lui-même, s'il ne se dépêchait pas de trouver un Dragon à qui échanger sa maudite faculté... Il s'avança alors un peu plus et dit :

- "Mais que suis-je bête. Je ne me présente pas, et il est possible que vous n'acceptiez pas de me faire confiance après tout. je me prénomme Jonathan.", dit-il en esquissant une révérence avec son bras monstrueux, qui posa ensuite sur le météore. La chaleur dégagée par l'objet commença à s'atténuer, avant de disparaître totalement. Le tatouage sinistre de son membre commença alors à luire d'un triste éclat spectral et âpre. Une énergie commence alors à l'envahir, provoquant une légère déflagration de fumerolles sombres. Il posa alors de nouveau la main sur l'astre, avant de le faire imploser. Un petit feu de brousse se créée alors. Il tourna la tête vers Ed, d'un air satisfait, en lui disant implicitement d'en faire pareil.

Je savais que je m’aventurais dans un chemin risqué, mais à quoi bon ? Si je me faisais confiance, moi et à mes capacités, je n’irai loin que trop tardivement. Je pourrai mourir sur place. Il fallait que je laisse une place déterminante dans Dreamland, et que « le temps vivifie tout ce qui est grand », donc, me tailler une réputation. Sans réfléchir évidemment. Comme ça, on pourrait bien me griller. Mais c’était un mensonge qui ne me ferait rien perdre en cas de déboire, et qui attirerait l’attention. Dommage que le gars en face de moi semblait suspicieux. Heureusement, il dit que mon pouvoir le fascinait. Bien, c’était un bon début ! Mais il allait demander plus, ça se voyait à son visage.

Un peu gêné, j’évitai son regard, m’empêchant de distinguer la silhouette ombrageuse de l’homme. Quand je voulus le distinguer, il posait sa main sur la comète décrépie. Je ne vis qu’un nuage de fumée émaner de son bras, et… Mais attendez ! C’était son bras ! Ce mec avait un bras noir, aux traits irréguliers et indécis. Parfois changeants, d’ailleurs. Comme une ampoule bientôt fichue, qui ne laissait qu’un faible rayon de lumière, l’intensifiait de peu, ou s’éteignant d’autant. Mais une ampoule était moins dangereuse qu’un ennemi potentiel aux étranges pouvoirs. Il fallait continuer l’intimidation. D’après une règle bien connue, plus c’était gros, mieux ça passait. Puisque je fonçais vers un mur, et que je n’allais pas tarder à me cogner la tête, douleur pour douleur, je pouvais bien accélérer. Je sortis un paquet de cigarettes de ma poche (cool, ce monde.), et je m’offris une petite cigarette, que j’allumai sur la comète.

C’est avec consternation que ma comète…s’éteignit. Le bras de l’individu engloutissait âprement la chaleur, le feu de la comète. Il ne restait maintenant qu’un caillou noirci, une obscurité déficiente, et un bras maléfique. Je ne fus pas au bout de mes surprises quand ce même membre recracha avec volupté les flammes dans la comète, qui explosa sous le choc. Un feu s’était rallumé, et grillait sans façon les végétaux encore vivants aux alentours. Je dus avouer qu’une de mes manches y passa. L’autre n’était pas à prendre avec des pincettes. Lui aussi tentait de m’intimider, sauf qu’il le faisait avec des actes, et non avec des paroles inventées de toutes pièces.

Je me secouai (intérieurement) la tête, et décidai de garder mon calme. Je gardai un sourire sur mon visage, et profitai de la nouvelle flamme surgie de la main de Jonathan pour allumer avec un geste un peu vantard je dois l’avouer, ma cigarette, dont le bout crépita au contact du feu. Je me relevai, tirant une grande bouffée de fumée grise, presque invisible dans la nuit éternelle. Je levai les yeux au ciel, un vrai poseur. Je faisais mine de ne pas comprendre le sous-entendu, et restai tranquille dans mon coin. Je tentai de détendre une atmosphère assez sombre. Impressionné plus par son pouvoir qu’il ne l’a été du moins, je répondis calmement :

« Disons que je ne les attire pas, je les… Détourne. Oui, on peut dire ça comme ça. C’est un pouvoir… Très fascinant. Je vous laisse deviner son étendue, je préfère garder secret, sauf si vous insistez, évidemment.
Par contre, vous vouliez m’intriguer, vous avez réussi. Dîtes-moi, vous avez la phobie des aspirateurs ? »

Une fois le petit incendie spectaculaire fut généré par le pouvoir de Jonathan, Ed sembla un peu étonné et surpris. Il devait être en train de réfléchir à une issue de secours, à un moyen de passer au travers de l'impasse. Il sortit alors un paquet de cigarettes de sa poche et préleva légèrement (avec tact) l'une d'entre elles. Vu la manière avec laquelle il l'avait en quelque sorte "dégainée", Jonathan en déduisit qu'il fumait régulièrement. D'un air crâneur, il alluma cette dernière grâce à la nouvelle flamme du météore implosé. Il la remit ensuite délicatement à sa bouche, et aspira un peu de la fumée odorante et âcre. Le nuage grisonnant s'échappant dans l'atmosphère obscure s'envola comme une nuée d'insectes jusqu'à ce qu'on ne puisse plus le discerner. Jonathan regarda avec passivité le petit spectacle assez pénible. Il se tourna ensuite vers Ed. Ce dernier n'avait pas compris qu'il voulait qu'il fasse de même. Alors qu'il allait lui demander bien plus explicitement de faire de même que lui et de réitérer ce qu'il avait fait en attirant le météore, ce dernier prit la parole de son propre chef :

« Disons que je ne les attire pas, je les… Détourne. Oui, on peut dire ça comme ça. C’est un pouvoir… Très fascinant. Je vous laisse deviner son étendue, je préfère garder secret, sauf si vous insistez, évidemment.
Par contre, vous vouliez m’intriguer, vous avez réussi. Dîtes-moi, vous avez la phobie des aspirateurs ? »

Jonathan gloussa un peu, il ne put retenir un rire étouffé lorsqu'Ed prononça ce qu'il supposait être sa phobie. La phobie des aspirateurs ! Quel truc ridicule qui ne pouvait correspondre à son pouvoir immensément puissant... Et dangereux. Il rigola pendant quelques secondes. Il considéra à nouveau la réponse de son mystérieux interlocuteur. "Détourner" des astres ? Est-ce bien possible ? Pourtant, Ed n'avait pas l'air très intelligent et très puissant. C'est pourquoi Jonathan se doutait bien qu'il devait être en train de mentir. C'est pourquoi il demanda bien plus de précisions à Ed, tout en lui demandant une petite cigarette :

- "Hahaha ! Non, je ne suis pas phobiques des Aspirateurs. J'ai peur de l'obscurité. Je me prénomme Jonathan et je suis Français. Et vous ? Si ce ne serait abuser, j'aimerai bien avoir une cigarette et que vous me montriez votre pouvoir."

Il lui avait demandé simplement, et lui avait révélé pas mal de choses. Tant pis. L'autre avait l'air plutôt sympathique.

L’individu se montra coriace, et déroutant. Respirant encore une fois dans sa cigarette, tapotant pour qu’elle lâche du lest de cendres, j’écoutais la réponse de Jonathan. Ma blague sembla faire mouche, mais il continua d’insister sur mon pouvoir. En y réfléchissant bien, je pouvais peut-être véritablement détourner les météores, mais avec de la chance, de la patience, et encore un peu plus de chance. Normalement, il faudrait qu’une comète soit assez proche de lui, et que j’utilise mon pouvoir pour la faire changer de direction. En enrobant un peu le tout, je pourrais faire comprendre à l’individu que je ne pouvais faire écraser les météorites selon mon bon vouloir. Et il faudrait faire impasse sur mon nombre limité d’activation du pouvoir, et sur la distance maximum. On pourrait obtenir un mélange bien sympathique de juste vantardise. Même si ce n’était pas dans ma manière de faire habituelle. Je me laissais emporter par le jeu du mensonge, et là, je n’étais que dans une mauvaise situation.

Mon interlocuteur me demanda une cigarette. Parfait pour mettre en avant mon pouvoir ; finalement, on s’intimidait l’un l’autre, avec un avantage pour l’adulte. Il avait de l’expérience, sûrement, et moi pas. Je restai dans ma ligue Baby (dont le nom est bien ridicule), et je stagnai à ma place. Mon pote aspirateur était un ex phobique de l’obscurité, c’est-à-dire, un poids lourd niveau Seigneur Cauchemar. Il valait mieux le laisser en paix, sinon, il a toute une ribambelle de potes pour me dévisser le cou. Comme les tziganes. Normalement, j’évitais de me frotter avec les groupes, car leur supériorité numérique était généralement plus grande que ma seule personne ; mais là, disons que je n’ai pas le choix. De plus, si on me trouvait un peu trop puissant, ne m’étonnerais pas qu’on cherche à me lapider pour ne pas compromettre les plans de grandeur du Seigneur de l’obscurité. Ou qu’on cherche à m’enrôler dans leur rang. Bref, deux solutions qui ne me plaisaient guère, moi cherchant la liberté. Les différents camps étaient assez chatouilleux en ce moment, et il valait mieux ne pas les embêter.

Je sortis mon paquet rouge et blanc, en retira une cigarette, que je tendis à Jonathan. Mais pas par les moyens conventionnels. A sa place, je fis griller sa cigarette avant que le feu ne s’éteigne, et activa mon pouvoir. Je sentis mes cheveux se dresser un peu sur la tête avant de redescendre en cascade. Je forgeai une porte devant ma main, et sa consœur devant le nez (cinquante centimètre du nez) de Jonathan. J’enfonçai ma main dans le portail, et celle-ci, détachée de mon bras vint offrir la tige allumée à l’intéressé. Je fronçai un sourcil interrogateur, offrit la cigarette, avant de retirer mon bras. Je laissai le portail, on n’est jamais sûr. Quand on n’avait le pouvoir que trois fois, il valait mieux économiser. Je m’éloignai un peu du portail, ceci pouvant être une arme à double tranchant ; rien n’empêchait l’adversaire d’utiliser les portails à son tour. Mais seul moi pouvais les voir, et savoir où ceux-ci se dirigeaient. C’est pourquoi je m’écartais un peu. Les gars des Ombres étaient dangereux. Sans me départir de son sourire, j’ajoutai :

« Pouvoir des portails, Johnny. Tu peux aisément deviner le moyen de détourner ces météores maintenant. Le journal affirme que je suis prometteur, mais je ne m’en vante pas. »

En espérant qu’il ne lise pas le journal en question ; quoiqu’effectivement, il a dû y avoir un petit article sur lui, mais peut-être pas en terme élogieux.

Ed sourit un peu lorsque Jonathan lui demanda une cigarette, ainsi que le fait de montrer son pouvoir alors qu'il semblait particulièrement réticent. Il esquissa un sourire avant de prendre une autre cigarette. Il ne se demanda même pas si son interlocuteur était en âge de fumer, malgré le fait qu'il était très jeune. Cependant, Jonathan avait dix-huit ans, soit le droit de fumer dans les lieux non-publics. Car, depuis deux-mille-six, il était interdit de fumer dans les lieux publics. Il s'en foutait quand même pas mal, ici, à Dreamland. Alors qu'il allait s'avancer afin de prendre la cigarette des mains d'Ed, ce dernier tendit la main, comme pour lui dire de faire halte dans son mouvement. Alors que Jonathan voulait lui demander pourquoi faisait-il ce geste, il alluma la cigarette avec le feu du météore qui s'éteignait peu à peu. Il se concentra ensuite, puis son bras disparut avant de réapparaître juste devant le nez du jeune homme. Il tendit ensuite la cigarette juste devant la bouche du jeune homme, qui l'attrapa avec un air étonné. On aurait dit une quelque sorte de portails invisibles. C'était donc une sorte de vases communiquants. Il était donc en effet possible de détourner un astre en le faisant passer par une succession de portails qui formeraient une courbe du ciel étoilé vers le sol noirci. C'était un pouvoir qui pourrait être fort utile, notamment pour frapper un endroit en étant à un autre endroit... Ou même pour atteindre des endroits qui pourraient se trouver inaccessibles. Alors qu'il allait demander plus de précisions quant à la vraie nature de son don de Voyageur, Ed prit de son propre chef la parole :

« Pouvoir des portails, Johnny. Tu peux aisément deviner le moyen de détourner ces météores maintenant. Le journal affirme que je suis prometteur, mais je ne m’en vante pas. »

Hum. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce gars là était un rigolo. Et, un peu mythomane. En effet, Jonathan recevait souvent le Dreamland Magazine, plus communément appelé Dreammag, et ne lisait que les gros titres. On parlait de temps en temps de lui, en fait surtout à cause de ce que l'on pouvait appeler son "tuteur", le Duc rebelle Séphal. En effet, le Duc s'était entiché de lui, et l'avait prouvé en lui confiant le Tatouage Maudit du Puits. Il aimait bien ce type, hormis le fait qu'il avait essayé de le tuer plusieurs fois. Il ricana un peu dans son coin. Mais bon, il n'avait jamais entendu parler de ce type. En fait, il ne connaissait même pas, ni son prénom, ni son nom, ni sa nationalité. En fait, l'autre ne s'était pas présenté. Jonathan le regarda donc et lui dit :

- "Au fait. Vous ne vous êtes même pas présenté. Auriez vous l'amabilité de le faire ? Généralement, les gens me donnent volontiers les renseignements que je souhaite obtenir, mais il m'arrive aussi de devoir recourir à certaines manières moins pacifistes. Mais vous êtes quelqu'un de moyennement intelligent. Assez pour échafauder un mensonge assez réaliste. Pas assez pour arrêter de mentir lorsque cela commence à sentir mauvais. Cependant, vous m'intriguez. Je ne sais pas comment qualifier ce sentiment d'excitation"

Pendant le temps de s’éloigner du portail, Jonathan me répondit. Une réponse assez mauvaise, du genre qu’on n’a pas envie d’entendre. Les deux choses que je craignais se mouvaient dans cette réponse tels des cobras aux crochets venimeux. Déjà, on me demanda encore une fois mon nom. J’attendais que l’autre soit assez impressionné par ma pseudo puissance pour la révéler. Il n’y avait aucun intérêt à se faire connaître par mes mensonges. Je ne voulais pas qu’on m’affuble un sobriquet ridicule, c’est ce pourquoi j’évitais de parler franchement quand la situation était proche d’être problématique, voir problématique. Là, ma situation était très, très catastrophique. Je vous explique cela en deux paragraphes :

Tout d’abord, il lui aurait été moins simple que de percer du beurre avec une chaude lame que de déjouer mes mensonges. Il les empalait les unes après les autres avec ses phrases dénuées d’intérêt pour moi. Tout mon petit jeu, il l’avait découvert, même pas en soulevant le rideau rouge derrière lequel je me cachais, mais en contemplant celui-ci avec une parfaite objectivité outrageuse et perçante. Déjà, me frotter à un mec aussi sérieux et aussi vorace ne m’enchantait guère, mais quelqu’un que j’avais tenté de rouler dans la farine ne m’aurait guère dans le colimateur, et aurait à peu près autant de compassion pour moi, que moi, j’ai hésité à lui mentir. Cela voulait dire naturellement, aucune.

La seconde chose détestable était que je le fascinais. Certainement pas par mon brillant mensonge inventé de toutes pièces, mais peut-être qu’en tant qu’ennemi à battre… Ca me gonflait bien toute cette histoire ! Le seul type assez conscient de ce foutu pays des rêves à ne pas me croire du tout était un serviteur de l’obscurité ! Tu parles d’une chance. Cette journée-là, j’aurais dû rester dans le lit, euh non, ne pas y aller. Si je le tuais je ne sais par quel moyen et qu’on retenait mon visage, on risquerai d’être assez violent, chez le Seigneur Cauchemar. Ce qui n’était pas à mon aise, vous l’auriez deviné. Le froid s’insérait dans mes vêtements, mais ce n’était pas lui qui me faisait frissonner. L’autre devait être pressé d’en découdre, à mon plus grand déplaisir. Je n’avais aucune tactique efficace contre ce mec, il faudrait que je l’attaque par surprise, dans le cou. Mais il fallait tout d’abord que je me calme, que je respire un grand coup, cendres proches de ma bouche. Le pire à faire dans cette situation serait d’arrêter soudainement de mentir, et ce n’était pas mon but du tout. Moi, je voulais être célèbre. Abattre ce zigoto pourrait être un geste louable, et les ennemis des Ombres pourraient me protéger. Mais là aussi, j’aurais du mal à continuer mes exploits plus ou moins épiques (et plus ou moins vrais). L’autre était sûrement un lecteur plus assidu que moi du journal qui avait cours, mais je devais être surpris qu’il n’y ait aucun article sur moi. Je grimaçai dans l’ombre, avant de me reprendre, je levai les mains au ciel comme si en face de moi, je n’avais qu’un moucheron qui me demandait de l’aide. Bref une position de mépris méprisante. L’autre n’allait pas me porter dans son cœur s’il détestait les gens comme cela. Mes yeux disparaissant derrière les reflets de mes lunettes, je pris la parole après avoir laissé quelques secondes d’attente, comme pour lui laisser le temps de comprendre les bêtises qu’il aurait dites. Je secouai la tête :

« Libre à vous de me croire ou pas, les gens têtus dans votre genre ne peuvent changer d’avis avant un certain temps ; les gens têtus et fiers restent campés sur leur position. Je ne me vois pas donner mon nom à quelqu’un me disant que je suis « moyennement intelligent », avec un accent méprisant. Je vous ferai autant de considération que vous m’en donnerez. De votre point de vue, je suis un menteur, du mien, vous êtes un borné.
Mais je peux vous dire que je m’appelle Ed, quitte à ne pas vous enflammer pour rien. »

Jonathan semblait exaspérer son interlocuteur. Tant mieux. La colère est une bonne source d'adrénaline. Il en était même fier.

« Libre à vous de me croire ou pas, les gens têtus dans votre genre ne peuvent changer d’avis avant un certain temps ; les gens têtus et fiers restent campés sur leur position. Je ne me vois pas donner mon nom à quelqu’un me disant que je suis « moyennement intelligent », avec un accent méprisant. Je vous ferai autant de considération que vous m’en donnerez. De votre point de vue, je suis un menteur, du mien, vous êtes un borné.
Mais je peux vous dire que je m’appelle Ed, quitte à ne pas vous enflammer pour rien. »

Hmmm... Il en avait des drôles celui là. Un sacré casse-pieds, un abruti de première. Jonathan dut répondre en jouant la carte de la gentillesse et de l'excuse. Mais en réalité, maintenant, ce gars le faisait vraiment suer. Un borné, hein ? Il n'allait avoir que ce qu'il méritait. Il prit la parole, avec cette fausse amitié, comme s'il voulait faire croire à Ed que ce n'était que de l'hypocrisie, toujours en gardant des nuances propres au mépris que lui inspirait le phobique des portes :

- "Holà ! Ne vous échauffez pas si vite ! Je ne voulais pas vous nuire en disant que vous étiez moyennement intelligent. Et surtout, je
ne voulais en aucun cas être méprisant. La plupart du temps, ce son plutôt les autres qui le sont avec moi...", il s'arrêta de parler sur cette bien triste vérité, avant de reprendre : "Ed. C'est sympa comme nom. C'est le diminutif de quoi ? Oh et puis laissez tomber, je ne suis qu'un borné. Mais vous, je ne préfère même pas le savoir", dit-il pendant que son bras commençait lentement à absorber la chaleur des environs, rare mais si puissante. Il en vint même jusqu'à absorber le froid, afin de renforcer son pouvoir, qui semblait pourtant déjà à son apogée dans cette nuit totale. Ce n'est que lorsque le tatouage se mit à fumer, à siffler comme une théière et à prendre cette couleur pale qu'il arrêta son geste. Il dit alors à Ed :

- "Je ne m'enflamme jamais pour rien. Je peux même vous le prouver, si jamais vous m'y obligez. Et je crois malheuresement que ce sera le cas...", dit-il avant de plonger sa main dans le sol et de lancer une décharge d'énergie. C'eut l'effet d'une bombe sismique, soulevant la terre et faisant reculer Jonathan. Le feu mauve dansait autour de l'ignoble masse qui constituait son bras, et qui bougeait sans cesse, englobant les particules de l'athmosphère obscure. Dans ses yeux se lisait toute l'excitation qu'il ressentait envers Ed.

- "Hahaha ! Sens-tu, Ed, ce sentiment qui nous enivre ? Cette sensation de plaisir qui entre dans nos veines et bat à l'unisson avec notre coeur pour nous inciter à combattre ? Moi je la ressens. Et elle me dit de t'affronter. Feras-tu preuve de pitié ? Moi pas !", dit-il avant de se jeter sur lui, son bras déformant l'air au passage.

La situation allait de mal en pis de mon côté. Je n’arrêtai pas de renfoncer l’autre dans son jugement qu’il portait sur ma personne si délicate. Pour les raisons antérieures et ces yeux qui semblaient devenir fous, j’eus mal pour ma peau. C’était pas un combat réglé, mais bien un match à mort. Si c’était lui qui m’attaquait, j’aurais quelques excuses de lui résister. Il fallait juste que j’évite de le tuer si l’occasion s’en présentait (avec des si, on mettrait Paris en bouteille). Le bras démoniaque semblait s’enfler au fur et à mesure, sous les effets de ma peur. Il fallait rester concentré, là était l’importance. Mon portail toujours actif crépitait d’impatience. Il fallait juste éviter ce maudit bras ! Plus facile à dire qu’à faire, l’autre pourrait ne parer et n’attaquer qu’avec ce membre déchu. Moi, je n’aurais plus que mes bras et mes jambes, sous un effet de surprise. Il fallait l’attaquer à la gorge. Je n’étais pas, je l’avouais, un vétéran des combats spectaculaires. Je préférai quand c’était rapide et lâche (quand moi, je faisais une technique traître par exemple).

Soudain, il planta son bras dans le sol, tel un tronc ravagé par la maladie, et secoua le sol. J’en fus désarçonné, mais je conservai mon équilibre. Cela ressemblait plus à un avertissement que le début du vrai combat. D’ailleurs, il m’enchaîna avec une tirade de cinglés, de celle sortie de la bouche d’un serial killer particulièrement en forme. Je dus répondre, toujours cigarette à la bouche :

« Désolé, je suis plutôt trip tu tombes je gagne. Le seul plaisir à te massacrer sera les rangs auxquels je pourrai accéder. »

J’eus à peine le temps de lui répondre qu’un énorme gong dans ma tête m’indiqua le début du combat. Je lâcha ma cigarette en même temps ; dés qu’elle toucha terre, Jonathan fondait sur moi tel un fauve enragé. Il était complètement métamorphosé. D’homme tranquille et objectif, il était passé à fou furieux complètement déjanté. Ma première action fut la plus évidente. Quand il fut dans la parfaite position, je balança mon poing mon premier portail, et celui-ci réapparut quelques mètres plus loin, en plein dans le visage de l’enragé, qui n’avait que foncé tout droit, et ne s’était désaxé de sa position.

Tandis que son bras infernal secouait l'air en dévorant le souffle du vent, un poing sortit de nul part lui décocha un uppercut. Il tomba au sol avant de pester, du sang coulant de sa lèvre : il s'était coupé en se mordant la gencive. Jonathan se releva tandis qu'Ed avait laissé tomber sa cigarette au sol. Son poing avait disparu dans le portail invisible, situé au même emplacement de tout à l'heure. Ainsi le vase communiquant n'avait pas changé de place. Intéressant. Jonathan se jeta de nouveau vers Ed laissant croire au Claustrophobe qu'il n'avait pas remarqué que les deux portails n'étaient qu'uns. Ed tenta de lui donner un autre coup de poing dans la tête, mais l'Achluophobe esquiva et le tira à travers de sa propre porte magique. Il n'eut pas le temps de lui asséner un assaut, mais il se servit de la formidable force prodiguée par le bras de ténèbres pour le trainer et le jeter par terre. Il tendit ensuite la main et passa son bras "normal" à travers le portail invisible. Il réapparut de l'autre coté, à l'endroit exact ou Ed venait d'enfoncer son bras. Il avait compris la mécanique de l'attaque de son adversaire présumé. Pendant qu'Ed roulait au sol et se relevait, Jonathan examinait la structure énergétique de son portail. Il remarqua qu'il était fait d'une sorte d'énergie peu commune qu'il ne parviendrait pas à absorber, à moins d'un assaut direct. De toute façon, le jeune Morpheur de l'Ombre avait emmagasiné assez d'énergie potentielle et cinétique pour démolir Ed. Sauf s'il avait un autre atout dans sa manche.

- "Hahaha ! Tes portails restent à leur place, et n'importe qui peut les utiliser. Cependant, c'est redoutable. Je ferai mieux de faire attention !"

Sur ces mots, il donna à nouveau un coup de poing dans le sol, mais de façon rectiligne. L'onde d'énergie, au lieu de décrire une onde de choc circulaire, partit tout droit en direction d'Ed, secouant le sol et faisant soulever les pierres. Profitant du fait que son adversaire esquive son attaque, il se jeta sur lui. Mais Ed semblait fort physiquement. Aussi il put lui donner un coup de pied dans le ventre. Jonathan se releva tant bien que mal. Il était bigrement balèze ce gadjo... Il aurait du mal à le battre. Mais il y arriverait. Sinon il en mourrait.

Mes doigts robustes frappèrent l’arête du nez de Jonathan avec une violence que seuls pouvaient causer un poing lancé à toute vitesse vers une puissante inertie. Je m’en tirai avec une petite douleur dans les doigts. J’avais oublié les principes du close-combat ; toujours frappé avec la paume, le coude ou le genou ; c’est-à-dire les parties les plus dures du corps humain. Et puis ce stupide portail avait été mal placé. Si je l’avais laissé un peu plus bas, et frappé le menton ou sous le nez, mon grand ténébreux serait soit en train de se tordre de douleur, soit mort sur le coup, l’os du nez rentrant en plein dans le cerveau. Effectivement, ce style de combat n’était pas un art martial comme les autres. On prônait non pas la défense et la maîtrise de soi, mais bien l’offense pure et simple. Ce style de combat était plutôt réservé aux militaires qui n’attendaient pas une attaque mortelle de l’ennemi pour démembrer celui-ci. Moi, fort de Mes maigres kilos, pouvais néanmoins compter sur cet art pour prendre le dessus sur Dreamland, quand le pouvoir ennemi me le permettait (quand ce n’était pas la taille du monstre en face). Mais malheureusement pour lui, il n’avait touché que le nez, presque le front. Rageant, il faudrait faire plus attention la prochaine fois. Le petit problème était qu’après un coup pareil, mon adversaire sanguinaire s’était relevé après s’être fait méchamment bousculé. Un point pour moi, mais un point qui ne me disait rien de bon ; telle une belle pomme juteuse que j’aurais croqué et dont je voyais que c’était un serpent qui m’avait demandé de la goûter. On s’attend à des représailles massives. J’attendais donc des représailles massives.

Au début, fort du premier coup concédé, je me reposai sur des lauriers éphémères et crut que Johnny n’avait rien compris à ce qui s’était passé et fonçait vers moi telle une bête enragée. Je m’apprêtais à lui refaire un super-punch-surprise quand son bras fumant vint se planter devant moi. Je compris à peine qu’il avait compris de la connexion réciproque de mes petits gadgets, et ce fut à moi de me faire envoyer en l’air. En sens contraire, il fallait l’avouer ; Johnny me tira vers lui avec une force peu commune, et ce fut à moi de traverser mon propre pouvoir pour tomber à terre. Après une roulade sophistiquée (en fait, je me relevai au petit bonheur la chance), et encaissai de plein fouet les compliments ironiques de mon sombre ami et une onde de choc qui dévasta comme un fouet la plaine située entre lui et moi. J’esquivai tant bien que mal, mais je dois avouer que la pierre qui me frôla la tempe jusqu’à la faire saigner, ça je l’avais pas deviné. Je portai instinctivement ma main à la blessure qui émettait un signal douloureux cuisant et tranchant. J’essuyai de mes doigts le sang coulé, et je tenais à vérifier où se plaçait mon ennemi. Tiens, il fonçait vers moi. Devant une telle décharge d’énergie, je n’esquivai même pas, et je me pris l’épaule de Johnny en plein dans le poumon gauche. Je réussis à ne pas trop vaciller, et à envoyer une contre-attaque de ma paume à mon malaimé adversaire. Je me mis en position de combat, et j’enchaînai les feintes (assez grossières je dois l’avouer) et les vrais coups avec maladresse. D’aussi près et en tentant d’éviter de frapper vers le côté où se mouvait le bras d’ébène, on pouvait aisément comprendre que je fus timide en frappes. Je devais dire que je n’utilisai pas les coups de pieds (trop proche pour) et mes genoux. Juste la paume des mains.

» Nocturne, dites-vous ?
» Dix contre un [RP Public] [FINI]
» Place de l'Arc de Triomphe [RP public]