Le Pendentif [Quête Réservée]

Comme depuis quelques temps depuis qu'il était à Dreamland, environ un mois, Tobias était vêtu d'un ample manteau rouge, suffisement tape à l'oeil. La nuit precédant celle d'avant, il avait accepté une mission visant à récupérer un pendentif. Pourquoi avait il décidé de louer ses services? Il l'ignorait, à vrai dire. Peut être avait il besoin de faire la connaissance d'autres Voyageurs ? Peut être s'était-il épris d'un élan d'aventureux, de preneur de risques, à force de cottoyer ses marchands ambulants ? Toujours est-il qu'il tenait desormais à faire ses preuves, le rôle d'observateur était agréable, mais trop passif à son goût.
Il avait accepté sa mission auprès de son employeur puis s'était mis immediatement en route vers les montagnes rivales, lieu qu'il n'avait nullement eu l'occasion de visiter, qu'il devrait donc aller courir par ses propres moyens.

-Dites à mes collègues de chercher un blond en manteau rouge, et que l'on se rejoigne aux montagnes rivales. Qu'ils demandent Tobias, j'essaierai d'être dans un lieu suffisement visible et fréquenté.

Avait dit le jeune homme à son employeur. Il y avait une foule assez incroyable, et Tobias se sentait écrasé au milieu de tous ses guerriers, combattants et autres personnages hauts en couleurs de même accabit. Heuresement, les Voyageurs blonds en amples manteaux rouges n'étaient pas légion ici, et l'analyste doutait que l'un d'entre eux s'appela Tobias.
En guise de lieu fréquenté, Tobias se jucha en haut d'un rocher, au bord d'une route bondé, et s'assit. D'ici, il fit ce qu'il faisait le mieux; il observa. Inutile de sortir sa longue vue ici, le flot de passant continu lui épargnait cette peine.
Calmement, Tobias étudia sa situation et celle de ses futurs compagnons. Ils cherchaient des nains, apparement. Vu l'heteroclicité des passant, grands, larges, petits ou fins, trouver des nains serait chose malaisée ici, à moins de s'y prendre par les bonnes methodes.
Se creusant calmement la cervelle, Tobias attendit la venue de ses prochains compagnons avant de prendre de réelles déçisions; si l'un d'eux en savait plus, inutile que lui même sa fatigue pour rien.

Il y a des choses qui m'échappe, toujours, des choses que je ne comprends pas, parce que je ne dispose pas de toutes les clefs nécessaires à leur compréhension. Cette nuit là, deux choses me tracassaient, deux choses que j'avais du mal à comprendre qui m'avait poussé à atterrir ici, dans la vallée des Montagnes Rivales. J'étais déjà venu ici et j'avais eut l'occasion d'admirer l'étrange tableau de ces deux majestueuses montagnes sans cesse en conflit l'une avec l'autre. Ce paysage étonnant, je ne pensais pas le revoir, la première fois, il m'avait désolé, je n'avais fait que le traverser. Voir l'idée d'une guerre éternelle, contraire à tous mes principes, devenir un royaume, cela retournait mon coeur. Il fallait aspirer à la paix, rien ne pourrait me dissocier de cette idée, et pourtant ici, le conflit ne s'arrêtait jamais, un malaise profond m'envahis en arrivant, comme la dernière fois. Je n'aimais décidément pas cet endroit, mon devoir cependant, était d'y retourner.

La terrible situation de ce royaume n'était pas ce qui me troublait le plus, j'avais en tête, une réflexion étrange quant à la raison de ma venue ici. J'avais rencontré quelques temps plus tôt dans la nuit le jeune Tolos, un brave garçon à qui on avait volé le cadeau de mariage ou un truc comme ça, un pendentif assez rare si j'avais bien compris, mais ce n'était pas ce qui m'intéressait dans cette mission. Si j'avais accepté de l'aider, ce n'était pas pour récupérer le pendentif, ce qui me troublait c'était le vol en lui-même. Il était à la fois injuste de prendre le bien d'autrui, facile de comprendre pourquoi les voleurs l'avaient pris, que ce soit par goût de jeu ou pour en tirer que quelque profit, ce qui était dur à comprendre était qu'est-ce qui avait poussé ces êtres à une telle lâcheté ? De préférer la facilité et l'injustice à une vie honnête et juste ? Je n'en savais rien, au fond de moi, je faisais certainement cette quêtes pour le découvrir, sinon au moins pour réparer l'injustice commise pas ces fameux Nains Bleus. Je ne savais même pas à quoi ressemblait un nain bleu, et la vallée était vaste, il faudrait aussi trouver le moyen de les débusquer, il n'était pas question de chercher centimètre carré par centimètre carré, je n'avais pas franchement envie de passer mes trente prochaines nuits à ça ! Cette nuit là, j'étais apparu à Dreamland dans superbe manteau noir qui me descendait jusqu'aux genoux, il était orné de motifs blancs semblables à une dense végétation. Dessous, une chemise violette sobre et un jean bleu, ce n'était peu-être pas le meilleur accoutrement que j'avais porté à Dreamland, mais il avait l'avantage d'être assez élégant. Pourtant mon manteau ne volait pas au vent, protégé par la bulle, il suivait doucement les mouvements de mon corps. La bulle, cela aussi était une plaie, en début de nuit, comme à ce moment, tout allait encore assez bien, pourtant, je savais pertinemment que bientôt la torture commencerait, et que comme d'habitude je ne pourrais que subir. Cela aussi était une injustice, pourtant je n'avais pas le choix, il me fallait trouver la force de surpasser cette malédiction.

Marchant à l'intérieur de la bulle qui avait alors la forme d'une sphère parfaite, je réservais la forme plus complexe qui suivait mes mouvements pour les combats, je repensais à mon second tracas. Il ne s'agissait pas de ma bulle, mais de ceux qui était avec moi dans cette mission. Au début, j'avais eu l'impression d'être le seul et dernier espoir de Tolos, quelque part j'aimais bien cette idée, et puis lorsque j'eus accepté, il m'annonça que déjà deux voyageurs avaient acceptés de l'aider. Non seulement, je devais me les coltiner, mais en plus ils n'avaient pas l'air d'être de puissants alliés. Le premier était un genre d'artiste totalement à l'ouest, qui avait pour seul point fort d'être à Dreamland depuis plus longtemps que moi. L'autre était du genre intello, j'avais l'impression qu'il allait se la ramener dès qu'il le pourrait, je ne savais pas pourquoi. Moi, l'intouchable, je me retrouvais cloîtré avec ces deux là, ce n'était pas le pied, mais je devais faire avec. Aussi lorsque je vis celui qu'on m'avais indiqué de rejoindre, je ne fut pas trop social. J'arrivai devant lui, silencieusement, majestueusement presque, et me posai à quelques pas de lui. C'était l'intello, affichant mon air blasé habituel, je ne devais pas trop le mettre en confiance, d'ailleurs je commençai par une approche un peu directe.

"C'est toi Tobias ?" demandai-je sur un ton neutre et qui dénotait un maigre intérêt pour l'évidente réponse. "Moi, c'est Jacob."

Il fallait encore attendre l'autre, d'après la description de Tolos il était plutôt décontracté, je me demandais s'il comptais arriver avant la fin de la nuit. Gardant ses réflexions pour moi, je tâchait de songer au moyen de trouver ces saletés de nains bleus dans l'endroit, plutôt fréquenté. Plusieurs idées germèrent dans mon esprit retors, et soudain une pensée me vint. Il me pris à espérer de tout coeur qu'ils n'aient pas entendu parler de l'intouchable, l'idée de devoir faire une conversation là dessus n'était pas exactement ce qui me mettait en joie. Certes ma réputation n'était pas encore très grande, mais il me sembla préférable de ne pas l'étendre davantage...

*C'est quoi ce bled??* Soy fît la moue, le genre de moue qui vous fait bien comprendre que votre interlocuteur n'a aucune intention de rester plus longtemps en face de vous. Une moue donc, accompagnée d'un lourd et profond soupir. Il ne savait même plus ce qu'il fichait là... Il se rapellait bien la nuit dernière avoir juré tous les seigneurs cauchemars qu'il aiderait le pauvre bougre à retrouver il ne savait trop quoi mais enfin... sous l'emprise de l'alcool, son discours manquait quelque peu de sincérité!
Le jeune homme se gratta la tête, ébouriffant au passage ses longs cheveux gris tout en contemplant les montagnes qui se dressaient devant lui, superbes autant que menacantes. A quelle heure s'était-il couché déjà? Il ne le savait même plus. Juste le temps d'allumer une clope et d'ouvrir son livre de chevet: "Qu'est-ce que la propriété?" de P-J.Proudhon, qu'il partait déjà en direction de Dreamland sur fond de Pink Floyd torturé.
Une clope? Riche idée! Il s'en alluma une sur le champ avant de se décider à marcher un peu. Quitte à passer la nuit ici, autant voir s'il n'y avait pas quelque chose d'interessant dans le coin!

A ses pieds, le sol déroulait ses cailloux gris et s'élevait de plus en plus vers le sommet des montagnes. Les nuages voletaient avec légereté dans le ciel, certains poursuivant leur route paresseusement tandis que d'autres, plus pressé certainement de retrouver Delirium City, foncaient en laissant derrière eux de longues trainées blanches et fugitives.
Soy commenca à desespérer de trouver la moindre chose de bien intéréssante par ici. Il y avait bien ça et là (un peu partoutt en fait) quelques voyageurs en train de se bagarrer mais le jeune homme ne leur accorda pas plus d'importance qu'à un pissenlit sur le bord de l'autoroute. Deux ou trois éclairs et une boule de feu passèrent à côté de lui mais c'est à peine s'il les remarqua, trop attiré par ces énigmatiques montagnes devant lui et par la question de comment accomplir une mission dont il avait oublié les trois quart des élements. Pourtant dans ses souvenirs alcoolisés il croyait bien n'être pas le seul à s'être porté volontaire pour la mission (qui consistait en quoi déjà, il ne s'en souvenait même plus...).

Ce ne fût que deux ou trois cigarettes plus tard, au détour d'un imposant rocher, qu'il apercût enfin deux voyageurs à priori "normaux" en train de tout simplement discuter d'un air faussement détaché. Et il lui sembla bien reconnaître l'un des deux protagonistes, celui enfermé aurait-on dit dans une bulle transparente. Il en était quasiment certain, il le connaissait... du moins de vue. Un rapide tour au niveau 'mémoire' de son cerveau réussit à lui faire placer un environnement et une sorte d'hypothétique nom sur cette tête décidément familière! C'était un jeune homme qu'il lui arrivait de croiser de temps en temps autour de son école. De l'avis de Soy, c'était quelqu'un de pas franchement rigolo au premier coup d'oeil. Il lui était arrivé néanmoins d'apprendre son nom alors qu'il l'avait croisé dans la rue, en pleine conversation philosophique enflamée avec ce qui devait être un proche camarade d'études...
Sans plus attendre donc, il s'approcha des deux compères, dût certainement bousculer le petit blond qui trainait par là et se ficha devant l'autre:

_Eh!! Salut Jacky, ça gaze?? T'es voyageur toi aussi? C'est cooooooool! Qu'est ce tu fais là?

Là dessus, il afficha un sourire satisfait tout en se rallumant une nouvelle cigarette. Dreamland faisait bien les choses, il ne passerait pas la nuit tout seul cette fois-çi!

S'il arrive que le plus attentif des observateurs omette de repérer la présence d'un homme qu'il attend lorsque ce dernier ce dirige vers lui, alors ce fut le cas de Tobias. Alors qu'il regardait le ciel d'un air songeur, tranquillement assis sur son rocher, quelle ne fut pas sa surprise lorsque Jacob se plaça devant lui et entama les présentations !

« Quel drôle de bonhomme » pensa-t-il. Il était direct, bien vêtu, avait le port altier, mais ne daignait pas même tendre la main vers son interlocuteur! Le pouvoir du jeune homme nota se détail ainsi qu'une foule d'autre sur le premier contact avec le mystérieux Voyageur, le dénommé Jacob.
Tobias savait que le premier contact avec un individu était extrêmement important, non pas à cause de l'effet que le protagoniste produirait sur son interlocuteur, mais plutôt de par l'absence d'effet. Pour Tobias, les gens étaient telles les énigmes; la première impression est toujours fausse, mais il faut s'en servir pour déchiffrer le problème. C'est pourquoi Tobias enregistra avec soin l'impression que lui faisait l'autre, pour déterminer qui était cet 'autre'.

Ainsi, Jacob passait pour être de bon goût, snob, distant, direct, quelque peu discourtois mais suffisamment cependant pour venir saluer un potentiel camarade, alors que celui ci est assis sur un rocher, à l'écart.

Imitant les manière que Tobias pensait être celles de Jacob (on ne se montre pas trop courtois envers quelqu'un de distant ou de snob, sous peine de passer pour quelqu'un d'inférieur en autorité à ses yeux), Tobias resta assis et toisa l'individu. Quelque chose semblait clocher autour de lui, mais si le pouvoir passif de jeune homme semblait vouloir indiquer quelque chose d'étrange à propos du Voyageur, Tobias n'en perçut rien qu'une impression bizarre.

-Je suis Tobias. Salut Jacob, alors. Avant de commencer, serait-il possible que tu m'informe quant aux qualités de ton pouvoir-car je suppose que tu en as un ? Ça serait un début. Par ailleurs, sais tu si...

Employant volontiers la deuxième personne pour s'adresser à quelqu'un de plus âgé que lui, Tobias n'eut pas l'occasion de finir sa phrase dignement. Un énergumène bruyant venait en effet de se placer juste devant lui, si bien qu'il avait même placé le talon de son pied droit sur celui de Tobias,( de pied droit) et lui offrait l'impressionnante et imprenable vue qu'un homme peut offrir à un autre homme assis derrière. Tobias finit cependant la phrase pour lui même,baissant la tête et regardant son pied d'un air las;

-...si l'on attend quelqu'un d'autre ?

La réponse devait être évidente, mais ne l'était pas compte tenu du fait que Jacob avait dit s'appeler Jacob, et non Jacky. Vu le ridicule qu'incluait le port d'un tel prénom, Tobias jugea cependant que peut être un tel individu préférât se faire appeler par un nom plus ...biblique.
Dégageant son pied désormais douloureux, Tobias se leva et fit un pas en arrière, puis se présenta à voix haute.

-Et je suis Tobias, heu... ravi, bien que l'ongle de mon gros doigt de pied droit ne soit pas du même avis. Et tu es ..?

Levant un sourcil dubitatif, sur ses gardes, Tobias se demanda si l'autre représentait une menace au vu du cadre touristique et décida de rester à quelques pas de distance.

Ce Tobias commençait mal; il me demanda la seule chose que je ne révélait jamais, des précisions sur mon pouvoir. Le fait n'était pas que je n'avais pas envie d'en parler ou que je préférait me taire pour m'entourer d'un certain mystère, je ne voulais pas donner la moindre information sur mon pouvoir pour une seule raison, cela lui retirerait tout son intérêt, déjà bien maigre comparé au malheur qu'il m'insufflait. En effet, si l'on savait que j'étais prisonnier de cette bulle indestructible, alors plus personne ne voudrait jamais me combattre et jouer à essayer de me toucher, je perdrait ainsi le seul plaisir que cette bulle me laissait. Je n'avais pas encore trouver la voie qui serait la mienne à Dreamland, et pour l'instant le défi de me toucher était l'une des seules activités recevables et amusante que je pouvais avoir. Ces missions n'était pas réellement ce que je préférais, mais elles avaient l'avantage de défendre la justice tout en faisant passer mes nuits plus rapidement. Je le sentait pourtant, une plus grande justice, une plus grande mission m'attendait, je devais seulement trouver de laquelle il s'agissait, mais pour le moment elle m'échappait totalement. Il me manquait certainement des élément nécessaires à sa compréhension. Il était donc hors de question que je révèle quoi que ce soit quant à ma bulle, même pour les besoins de la missions, ils verraient bien mes capacités en temps voulu.

Il allait me demander s'il fallait encore attendre quelqu'un. J'aurais bien voulu lui répondre non, et éviter d'avoir à me taper l'artiste désinvolte que Tolos avait trouvé toute la nuit. Cela n'aurait pas été très gentil certes, mais m'aurait éviter certains ennuis j'en était sûr. Hélas, le troisième homme arriva, nous repérant rapidement, il se décida à nous rejoindre. Mieux encore, il pris même l'initiative de parler, ce qui m'agaça outre mesure. Non pas que le son de sa voix était désagréable en soi, mais qu'il me reconnu et voulu m'appeler par un surnom idiot que me donnait certain de mes amis pour me taquiner. Je détestais ce surnom, et voilà que lui, qui ne pouvais même pas être qualifié d'ami, du moins pas encore, venait le répéter à mes oreilles déjà bien sensibles. Je me retournai donc vers lui, un regard plus d'ennuis à cet appel et à cette remarque évidente sur sa condition de voyageur. Oui, je le reconnaissait aussi, je l'avais croisé plus d'une fois à la fac, je connaissait même son nom pour l'avoir entendu par quelques unes de mes connaissances. De loin je l'avait toujours considéré comme un dérangé, de près, je ne pensais pas encore mieux. Déjà, je commençais à croire que ma nuit allait être bien longue.

"Soy, il s'appelle Soy." dit-je pour répondre à Tobias qui s'était fait marché sur le pied. "Et il a intérêt à m'appeler Jacob s'il tient à rester voyageur..."

Menace en l'air certainement, mais je n'avais pas envie d'être appelé Jacky toute la nuit, je détestait cela. J'espérais que l'intrusion aurait fait oublier à Tobias sa première question, que l'on pourrait directement passer à la mission. Il était préférable de commencer dès maintenant, la nuit était peut-être longue en été pour les voyageurs, mais pas éternelle et franchement, plus vite cette mission serait terminée, plus vite je me serais débarrassé de ces deux là, mieux je me sentirais. Je pris l'initiative d'amener le sujet sur la table afin que l'affaire ne traîne pas trop.

"Bon, maintenant qu'on est tous là, on peut commencer non ? Vous avez des idées pour débusquer ses fichus nains bleus ?"

J'avais moi même quelques idées, mais s'ils en avaient de meilleurs, j'étais bien évidemment preneur, Tobias me semblait plus à même d'élaborer une stratégie, Soy, je n'osais même pas espérer.

Spoiler:

Spoiler:

L'autre en face n'avait pas franchement l'air ravi de le voir. Son regard en disait long sur la façon dont il l'estimait et ne fît que confirmer les hypothèses de Soy concernant la nature peu sociable de son interlocuteur.
*tant pis pour lui!* se dit-il sans se départir de son large sourire. Après tout, s'il est vrai qu'il aimait se faire de nouveaux amis, il n'était pas le genre à courir après ceux qui lui était au fond antipathiques...

Mais ce qui arriva après fît encore baisser en lui le peu d'estime qu'il accordait à tout inconnu: Soy detestait par dessus tout (oui... enfin presque!) que l'on se permette de parler à sa place. D'autant plus lorsqu'il s'agissait d'une question aussi personelle que son idendité... Malheureusement il ne pouvait plus dire grand chose, le mal était fait. Il décida alors de se retourner vers l'autre inconnu en faisant semblant de ne pas avoir entendu la suite de la phrase.
*Ah oui! "Jacob" c'est vrai, pas "Jacky"... bof, après tout c'est pareil....* La faute était involontaire, juste un léger oubli, mais il savait qu'il avait touché là un point sensible dans la fierté de
(Jack-Jack-Jackyyy)
Jacob.

_Yo! fit-il au dénomé Tobias, lequel semblait faire la grimace.

Il parcouru des yeux ce nouveau sujet d'un geste habitué, presque professionel, comme s'il desirait connaître les mesures exactes de l'homme afin de determiner les proportions de son corps. Comparé à l'autre, son visage était plus doux, plus ouvert semblait-il. Mais dans le même temps, il avait l'impression que ce type avait quelque chose de pas normal, du genre... dérangé. A partir de ce point de vue là, Soy décida de répondre par un sourire à la grimace que lui faisait
(Tob-Tob-Tobyyy)
Tobias.

Puis il s'écarta des deux compères lorsque Jacob prît la parole. Il aurait voulu lui dire qu'il en connaissait un de nain bleu, juste devant lui, mais il se retînt. Et puis d'abord de quoi parlait-il? De quoi s'agissait-il de commencer? Soy commenca à se dire qu'il était mal barré, que la nuit ne faisait que commencer, mais qu'au moins en compagnie des deux autres, il ne craignait pas plus le danger que tout seul.
Dès lors, il ne se risqua pas à ouvrir la bouche, préferant écouter ce que Tobias et Jacob avaient à se dire, il aviserait ensuite: tant qu'à faire, autant les suivres jusqu'au bout...

Spoiler:

Tobias haussa encore un sourcil lorsque Soy le fit un sourire aussi stupide qu'inopiné. La moindre des choses eut été de s'excuses- il avait au moins du sentir le pied de l'analyste lui soulever le talon pour s'extirper- mais non. Le "yo" en revanche fit haute impression chez Tobias qui esquissa un léger sourire malgrès lui. Un imbécile malpoli, peut être, mais un imbécile malpoli qui lui était sympathique malgré tout. Le jeune homme blond répondit au "yo" de Soy, et s'ecarta d'un pas afin de retrouver Jacob dans son champ de vision. Cependant, c'est à celui qui passait pour être un imbécile heureux que Tobias s'adressa.

-Soy, avant de commencer et maintenant qu'on est tous là, te dérangerait-il de m'indiquer la nature de ton pouvoir, s'il te plait ? Le miens n'aidera pas pour trouver les nains, j'en ai peur.

Phrase( etrangement tournée) qu'il ponctua d'un regard entendu en direction de Jacob. Certains désiraient la jouer mystérieux. Après tout pourquoi pas? Si son pouvoir devait être utile à quelque chose en matière de collecte d'information, le snob serait certainement assez aimable pour oser dévoiler son grand secret... Auquel cas, l'autre faisait parti du camp adverse, et Tobias, non qu'il fut ourte mesure paranoïaque, décida de le tenir à l'oeil. Une fois encore il fut dérangé par quelque chose autour de cet individu sans pouvoir déterminer quoi.
Sans le lâcher des yeux, d'un air naturel et aimable, Tobias exposa l'idée la moins farfelue qui lui soit venue à l'esprit, sans attendre finalement la réponse de Soy, qui vint peut être trop tard à son goût.

-D'après ce que l'on sait, nos amis les Nains bleus ont à objet à refourguer. Plutôt que de se disperser dans une chasse au nains fertile, je propose que l'on se mette directement en quête d'un receleur . Tobias sortit la longue vue de sa poche. Un bel objet, ciselés de signes tribaux incongrus et tiède au touché, ce qui dénotait avec la nature apparement métallique de l'objet.On m'a dit que cet objet avait de la valeur. Je vais essayer de voir si ça peut interesser quelqu'un de mon côté, à trois Voyageur ensemble, ça paraitrait chelou.Soit vous m'atendez ici, soit vous lancez vos recherches à côté. Demandez à voir le chef des nains bleus, par exemple, ou bien simplement si quelqu'un les à vus. Ne perdons pas de temps, on se retrouve par ici dans environ trente minutes d'accord?

Dans les films, ce genre d'enquête était limite anecdotique tant elles étaient résolues avec rapidité, mais Tobias du bien s'avouer qu'il manquait d'experience en la matière et trouva son idée un peu pauvre, bien que théoriquement pas si stupide. Le blondinet avait tenté de mettre de la fermeté dans sa voix afin que les choses se mettent en place immediatement, et que l'on évite de perdre trop de temps, mais il croisa tout de même les bras sur son torse afin d'être sûr que son idée faisait l'unanimité.

L'interjection de Soy me laissa une impression de malaise, bien qu'elle se voulait engageante, il s'agissait d'une façon ridicule d'attirer l'attention sur soi. Dans la culture des classes défavorisées de la banlieue parisienne, cette interjection était sur-utilisée, reprise par des chanteurs qui par la suite devinrent célèbres, le phénomène s'était élargie à toute la jeunesse qui pour paraître plus cool, plus à la mode, elle était entrée dans le langage et malheureusement continuait d'y vivre. Cela ne m'empêchait pas de la trouver vulgaire et inutile. Cependant je m'abstins de tout commentaire, même de la moindre expression de visage qui aurait pu trahir ma pensée. La bonne nouvelle était que Tobias n'avais pas cherché à insister sur cette histoire de pouvoir, comprenant peut-être mon envie de ne rien en dire. Il demanda plutôt à Soy, j'avais l'impression que cette révélation ne nous aiderait pas beaucoup, quelle qu'elle soit, il n'avait pas l'air d'être l'un des cadors de la ligue M. Tobias quant à lui affirma que son pouvoir ne nous aiderais pas à trouver les nains bleus. Le mien non plus et je doutais franchement que celui de Soy puisse nous aider. Nous devions donc trouver une autre méthode pour débusquer nos proies.

Tobias proposa son plan, qui n'était point idiot, peut-être moins dangereux que ce que j'avais en tête. Se balader dans la vallée en criant qu'on était riche n'était pas la bonne solution. Même en étant subtile, j'avais l'impression d'être le seul à pouvoir me battre dans l'équipée, ou du moins d'avoir un pouvoir me le permettant. Je n'allais pas non plus me servir d'eux comme appât, bien que très tentante l'idée n'était pas recevable. Je décidai donc de me ranger derrière l'idée de Tobias, il ne restait qu'un hic à son plan. Il devait y aller seul pour ne pas paraître trop suspect et pendant ce temps là, je devais rester avec Soy. C'était là tout le problème, je n'avais pas vraiment de l'avoir sur le dos sans quelqu'un d'autre pour décharger une partie de l'ennui. A la réflexion peut-être que me débarrasser de l'un des deux pendant un moment n'était pas une mauvaise chose. Je souris donc à l'ingénieux voyageur en après qu'il eut finit de parler.

"Bonne idée." dis-je tout en souriant. "Trouve-nous un receleur qui aurait eut à faire aux nains bleus. Soy et moi on va interroger les gens pour voir si personne n'a été attaqué par des voleurs de petite taille."

Puis, je me tournai vers Soy, toujours avec mon sourire, cachant un peu mon envie de le semer à la première occasion. Peut-être qu'il serait assez à l'aise avec les gens pour m'aider sur ce coup là, tant qu'il n'essayait pas de se la jouer afro-américain tout devrait bien se passer.

"Tu viens Soy ? Ah moins que tu ne préfères accompagner Tobias bien sûr, deux voyageurs ensemble ce sera pas vraiment étrange par ici."

A ce moment, j'espérais de tout coeur que Soy préfère traîner avec Tobias qu'avec moi, j'aurais même prié pour que ce soit le cas. Mais j'avais un mauvais pressentiment à ce propos. De toute manière, j'avais déjà dans l'idée que je ne m'éloignerais pas trop d'eux, au cas où les choses tourneraient mal, il voudrait mieux être ensemble.

Le sourire qui se dessina timidement sur le visage de Tobias rassura un instant l'artiste qui sentît tout de suite monter en lui une sorte de sympathie à l'égard du blondinet. En revanche la question qui suivît ne manqua pas de le gêner. Un pouvoir? Soy se demandait parfois si le sien en était véritablement un. A vrai dire, il s'amusait bien depuis qu'il était devenu un voyageur, mais il doutait franchement de son utilité dans la présente mission. Ou dans quoi que ce soit d'autre d'ailleurs...
Que répondre alors? Mentir n'aurait pas servit à grand chose, il ne pourrait pas se cacher indéfiniment. Mais au moins fallait-il essayer de se la jouer.... classe.

_Et bien... à vrai dire je suis un control'rêve! Ouais ouais!

Sur quoi, il afficha un sourire triomphant, du genre sûr de lui. Il espérait juste que Tobias n'irait pas chercher plus loin, il aurait été bien en peine de prouver son utilité dans la quête. Enfin, à l'entendre (s'il ne la jouait pas fausse modestie) lui non plus n'avait pas un pouvoir phénoménal.
Il écouta ensuite distraitement les deux autres parler chacun leur tour et mettre en place un plan pour tenter de trouver ces fameux "nains bleus". Il ne comprenait pas grand chose à leur charabia. Mais si déjà il arrivait à se souvenir du but précis de la quête, peut-être pourrait-il mettre un peu plus de lumière sur cette affaire. Ses deux compagnons eux en revanche, avaient l'air de savoir assez bien par où commencer leur recherches, mais Soy ne pouvait s'empecher de voir une (grosse) ombre sur le tableau: à priori les deux avaient l'intention de laisser Tobias faire ses recherches tout seul. Problème, Soy n'avait l'intention ni de se retrouver tout seul ni de se promener avec l'autre rabat-joie. Il n'écouta même pas la question du rabat-joie en question tant son esprit bouillonait. Il n'avait pas le choix, il fallait agir, et vite, sa nuit était en jeu! Il se dirigea alors vers Tobias, lui prît le bras dans le même mouvement et l'entraina quelques pas en arrière tout en tournant le dos à Jacob.

_Me laisse pas avec lui, je ferais tout ce que tu veux! Dit-il en chuchotant et en le regardant avec des yeux larmoyants et pleins de pitié.

Question de survie peut-être pas, mais une chose était claire, il placait bien plus sa confiance dans le blondinet que dans Jacky, sans compter qu'il était aussi plus sympathique...
Ne restait plus qu'à espérer et attendre la réponse de son potentiel sauveur.

Control'rêve? Il ne savait pas ce que cela signifiait et ne voulait pas avoir à l'avouer, car si sa les qualitées de sa propre facultée avait été demandée par l'un de ses collègues, le jeune homme aurait à coup sûr perdu toute crédibilité. Etrangemement, on ne lui posa pas cette question, et au vu de l'attitude de Jacob à son égard, ainsi que de la proximité de Soy, ces derniers devaient le considérer comme détenteur d'un pouvoir de moindre importance. Cette supposition provoqua une pointe de colère dans le coeur de Tobias; qui étaient-ils pour se permettre de critiquer la facultée d'accéder à une lucidité aboutie ? Des petits génies? Cette éphémère colère ne dura guère plus d'un instant, car il ne fallait pas se fier à des hypothèse pour juger des gens.
Puis, gêné, Tobias regarda la main du dénommé Soy sur son bras. Pourquoi ce malaise, cette sensation, ce mauvais présentiment ? Trouvant la proposition de "control'rêve" incongrue, Tobias se proposa mentalement de décliner l'offre; à quoi rimait ce "je ferai tout ce que tu veux!" , on vous le demande ? Malgré tout, le jeune blond se dit que puisqu'il connaissait celui-qui-ne-vous-sert-pas-la-main-quand-on-lui-tend("il" étant Soy), peut être savait-il aussi qu'il était dangereux, et comme le sieur Jacob n'était pas encore en vue dans la liste des gens sûrs que tenait l'un des petits ingénieurs du cortex de Tobias, se dernier accepta d'un hochement de tête la proposition du bruyant et maladroit personnage.
Après avoir confirmé l'heure du rendez vous, ici dans quelques dizaines de minutes, Tobias s'en alla avec Soy et leva sa main derrière la tête à l'adresse de celui qui passait pour snob, afin d'exprimer un message de bonne chance.Ou d'au revoir ? Allez savoir...

Toujours est il que Tobias commençait à réflechir à la tournure des phrase et à l'attitude qu'il devrait employer pour séduire d'éventuels fourgueurs, et qu'il ne souhaitait pas être dérangé. Non pas que la compagnie d'un autre être humain lui soit désagréable, loin de là, mais d'après lui et l'accelération de son ryhtme cardiaque, avoir affaire avec des criminels n'était pas une mince affaire quand on espérait rester en vie, et mieux, ne pas avoir de compliquations futures avec les mêmes criminels assortis de quelques hommes de mains de plus. Bref, Tobias devait refléchir et cela impliquait qu'il vaudrait mieux ne pas avoir à tenir une conversation en même temps. Comme il était plus courtois de ne pas dire purement, sèchement et simplement "ferme-la!" à un homme voulant devenir votre ami, Tobias prit les devant et inventa une demi vérité pour, esperait-il, être tranquille;

Ecoute, Soy,tu à dit que tu ferait tout ce que je veux, or mon pouvoirà moi à besoin que je me concentre beaucoup pour être efficace, et ça implique que je ne peux pas parler pendant un assez long laps de temps, et qu'il vaut mieux ne pas me parler non plus. Donc désolé, j'aimerai mieux faire ta connaissance, mais je te propose qu'on le fasse une fois cette affaire bouclée, ça me parait compromis si tu tiens à ce que je soit efficace.

Tobias savait mentir, et dans le cas présent, il ne mentait presque pas. Aussi aucuns signes externes n'apparurent qui purent fournir à Soy la preuve indiquant que Tobias manquait de courtoisie, d'un peu de fun, et qu'il n'était pas franchement adepte des situations qui partent en vrille parce qu'elles sont improvisées trop rapidement.
Le jeune homme que certains surnommaient déjà le Renard, glissait dans le flot de passant en quête d'un marchand traitant avec des maraudeurs un peu louches, une démarche anodine mais discrète.

A cet instant je goûtait enfin au mot liberté, je m'étais miraculeusement débarrassé des deux autres, j'allais pouvoir être un peu tranquille pendant le temps qu'ils rassemblaient leurs fichues information. De mon côté je pourrais agir à ma guise et chercher de même le moyen de mettre la main sur les nains bleus. A vrai dire, mettre la main sur les nain bleus semblait être le plus difficile, ensuite, il s'agirait surtout de les mettre hors circuit, de leur faire une belle leçon de morale, et enfin de récupérer le pendentif qu'ils étaient venu chercher. Sur cette partie là, je pouvais assurer à max, les vaincre était à ma porter, pour la leçon de morale, j'en avais, je pense, assez entendu et fais à mes petits frères et soeurs pour savoir comment faire et trouver le pendentif, c'était un jeu d'enfant. En revanche trouver les nains bleus s'avérait être une tâche bien plus difficile que le reste, et malheureusement, mon idée d'appât me semblait être la meilleure, même si Tobias avait raison sur un point, trois voyageur ensemble, c'était trop louche ou alors pas assez attractifs pour nos amis les nains bleus, un peu trop dangereux. Evidemment, ni Soy ni Tobias ne présentaient le profil de combattant, ce qui voudrait dire que moi seul pourrait servir d'appât, une solution qui ne m'enchantait guère.

Je marchais donc au milieu de la foule tout en restant à une distance assez réduite de mes camarades, regardant autour de moi, prêtant l'oreille en espérant qu'une idée lumineuse surgisse soudain dans mon esprit. Pourtant, l'idée de venait pas et les deux autres semblaient avoir une discussion sérieuse entre eux, peut-être avaient-ils trouvé une idée, cela m'aurait beaucoup aidé s'ils s'étaient chargés de cette partie de la mission. C'est alors que la providence me servit ce que je voulais sur un plateau, des informations précieuses, plus besoin d'idée lumineuse, j'avais ce que je voulais sous le nez. Deux créatures de Dreamland humanoïdes, visiblement rescapé d'une aventure qui ne leur avait pas fait que du bien, passèrent devant moi en direction de mes deux camarades. Intrigué par leur accoutrement, je décidai de les suivre pour en savoir plus, peut-être avaient-ils justement rencontré les nains bleus dans la vallée. Le problème à agir ainsi était que je me rapprochais dangereusement des deux autres voyageurs, mais tant pis. Enfin, je fut à bonne distance pour les entendre, au même moment d'ailleurs où mes compagnons de fortune auraient pu entendre eux-même. Leur conversation tournait autour des nains bleus, qui venait de les attaquer, c'était une chance qu'il ne fallait pas rater et je fut le premier à réagir.

"Eh, vous là !" les interpelai-je en m'approchant d'eux. "Vous avez vu les nains bleus ?"

La question attendait une réponse plus qu'évidente, mais c'était une manière de montrer que je les cherchais et qu'en m'adressant à eux, je ne cherchais pas à leur acheter quoi que ce soit mais plutôt à leur faire passer un mauvais quart d'heure. J'espérais qu'ils comprendraient cela, bien que ce ne soit pas l'évidence même. Un éclair de génie peut-être. Il fallait franchement que mes camarades soient plus efficaces sur ce coup là, moi je commençais déjà à montrer mes limites.

Les deux êtres de Dreamland sursautèrent lorsqu'ils entendirent la voix de Jacob. "Q-q-q-q-quoi ? Qui êtes-vous ? On n'a plus rien à donner, pitié !" pleurèrent les deux pauvres bonhommes. Leur aspect misérable mêlé à leurs sanglots ne donnait vraiment pas envie de leur faire plus de mal. Voyant que Jacob ne voulait pas leur faire de mal, l'un des deux s'addressa à lui, toujours les larmes aux yeux.

"Oh, vous n'êtes pas l'un de ces Nains bleus...tant mieux. Ces voleurs nous ont attaqué, dépouillé et humilié. Nous revenions du chantier sur lequel nous travaillons quand ils nous sont tombés dessus. Ce n'est pas la première fois qu'ils viennent nous embêter et leur chef s'est déjà amusé à nous piquer des casques de chantier. Plusieurs plans ont été organisés pour les coincer mais sans succès. Bien sûr, ils préfèrent quand même prendre des objets de valeur et c'est pourquoi ils sont partis avec notre précieux marteau-piqueur à tête de diamant. C'est une machine très puissante et très coûteuse. Notre patron va nous tuer quand il va apprendre que des voyous nous l'ont piqué. Au début, on s'est dit qu'on pourrait essayer de récupérer notre outil de travail chez un de ces receleurs douteux qui traînent au pied des Montagnes Rivales. On comptait aussi aller la chercher dans leur repaire, une espèce de grotte située à quelques minutes d'ici, mais ils sont trop forts. Du coup on a pensé à aller chercher de l'aide à la taverne pour... Attendez. Vous ne seriez pas un Voyageur par hasard ? C'est formidable, vous allez pouvoir nous aider !"
La créature sautait de joie et son ami faisait de même en regardant Jacob. En les regardant, il était impossible de deviner qu'ils avaient pleuré quelques minutes plus tôt.

Alors que Soy lui argumentait, candide mais maladroit, le fait qu'il pouvait trés bien se taire, les yeux de Tobias se voilèrent d'un desespoir teinté de pitié envers une créature à qui il arriverai fatalement une somme incroyable de mésaventures. Soudain, introspection; le jeune homme sentit qu'une pointe de jalousie inopinée avait jaillie sitôt mention faite "d'une somme incroyable de mésaventure". Il jalousait Soy ?
Quand il prit conscience que PEUT-ETRE, il jalousais Soy, il se demanda pourquoi (evidemment) et ce fut pénible pour lui que devoir s'avouer qu'il avait de quoi être envieu sur de nombreux points; Soy avait un pouvoir dont il était apparement fier, sûrement un pouvoir efficace et plus utile qu'une sorte de pouvoir passif comme le sien, le mec avait l'air cool et détendu; il pouvait se permettre de ne penser à rien et se détendre en plaçant toute sa confiance dans le premier étranger venu. C'était peut-être idiot, mais Tobias en fut autant jaloux que fier, et il se promit qu'il essaierai d'être digne de cette confiance, fusse-t-elle venue d'un crétin prêt à se foutre dans tous les premiers pièges et faux semblants venus.
Soy s'était tû, et cela fit tout de même plaisir à Tobias, lequel n'était pas qu'un grognon timide, mais bel et bien un amateur de silence.

Dans la tête de Tobias, le plan se mit en place. Il se dit tout de même qu'il prefererai avoir autre chose que sa longue vue à troquer, des fois que sa tourne mal et qu'il la perde definitivement. Une image de cette dernière se materialisa dans son esprit; elle était belle, et étrangement, dotées de quelques sortes de bagues, ou d'anneaux qui pivotaient sur l'axe de la longue vue et qui pouvaient se tourner comme le téléobjectif d'un appareil photo. Tobias n'avait pas découvert l'utilité de ces bagues et avait remis la chose à plus tard, inexplicablement vu son caractère. Maintenant qu'il était sur le point de perdre cet objet qu'on lui assurait magique, il se dit qu'il aurait préféré étudier plus l'étrange objet.

Alors qu'il pensait, il marchait, et alors qu' il marchait, il s'éloignait peu à peu de Jacob. De dos la tête à ses pensées, il était tout aussi incapable que son coéquipier d'entendre la discussion pourtant trés interessante et ô combien utile pour leur mission, qui se jouait à quelques pas de là ! Mais alors que ses pas allaient le mener definitivement hors du vue de Jacob, Tobias commença à tourner la tête pour voit par où l'autre était parti.
¤Quoique.... Je m'en fous après tout, je peux peut-être lui faire confiance moi aussi.¤pensa-t-il, et c'est pourquoi il stoppa son geste et regarda attentivement devant lui.

Puis derrière lui. La curiosité cédant le pas à une "bonne résolution" consistant à faire confiance à un inconnu, Tobias regarda derrière lui, sans voir Jacob. Il chercha quelques temps, mais un flot dense d'immenses guerriers était en train de passer, et le renard ne distinguait rien, se demandant même s'il ne vaudrait pas mieux détourner le regard des fois que l'un des colosse prenne son attitude concentrée pour une sorte de provocation. Finalement la cohorte passa sans encombre, et Tobias vit Jacob en pleine discussion avec deux étranges petites créatures. Vêtements de travail en piteux état, casques de sécurité, pleurant manifestement de joie suite à leurs conversations avec Jacob, l'esprit de Tobias était trop éveillé pour laisser passer de telles choses sans y prêter attention.
Il s'était arrêté de marcher, avait dit à Soy de faire de même d'une voix qu'il esperait pas trop rude et regardait fixement Jacob, attendant que celui ci le regarde pour lever un sourcil interrogateur.

Je n'en avais guère espéré autant, qui aurait deviné que les deux interpellés, comprenant qu'ils avaient à faire à des voyageurs lanceraient dans l'air autant d'information précieuses pour notre mission si délicate, à savoir trouver les nains bleus pour leur reprendre le pendentif. Pour moi, c'était une aubaine à ne pas rater, j'étais venu pour aider un malheureux à qui l'on avait lâchement subtilisé un cadeau de mariage. Si j'avais en plus l'occasion de reprendre des mains des voleurs l'outil de travail de deux malheureux mineurs, mon bonheur était à son comble. Cette nouvelle, m'aidai soudain à mieux supporter la coopération avec les deux autres camarades, enfin la partie ou je pourrais être le plus efficace s'annonçait et une plus juste cause encore était venu soutenir notre quête. J'étais aux anges, ou presque, disons plutôt que je vécus l'espace d'un instant, un rêve. Un large sourire s'afficha sur mon visage qui jusqu'à présent s'était efforcé de paraître neutre pour ne rien montrer de mon agacement précoce. Les deux mineurs avaient en effet parlé d'une grotte où les nains bleus habitaient, ce serait donc là qu'il faudrait se rendre, le plus impérativement possible. Je sentais mon heure de gloire arriver. Avec un certain enthousiasme je répondis à ceux que j'avais interpelé.

"Oui, je suis un voyageur, et je vais effectivement vous aider." déclarai-je avec prestance, m'affichant légèrement comme leur sauveur surgissant de la foule.

Bien entendu, je tombais bien plus qu'autre chose, je n'avais rien du superhéros de dreamland surgissant pour combattre le crime, non j'étais plutôt un jeune homme (séduisant), de belle stature venant proposer ses services de voyageurs à deux malheureux, déjà victimé depuis un bout de temps. Et fort heureusement, je n'étais pas seul, j'avais avec moi deux compagnons qui pourraient m'aider à accomplir cette mission, quoi que je doutais franchement qu'ils soient de fier combattants comme moi, mais au moins, ils pourraient être utile, peut-être à trouver le moyen d'attaquer les nains bleus plus stratégiquement que par une charge de front en criant "à l'abordage", comme je l'imaginais dans mon esprit retors. Il me fallait donc appeler mes deux camarades, qui soudain remontaient grandement dans mon estime, afin qu'ils profitent eux aussi de la conversation, fort intéressante, qui faisait grandement avancer la mission.

"Soy ! Tobias !" appelai-je en souriant. "Venez par ici, j'ai trouvé les nains bleus !"

Puis je me tournai vers les deux malheureux à nouveau.

"Ne vous inquiétez pas, ce sont deux amis voyageurs qui vont m'aider à combattre les nains bleus." dis-je avec un sourire rassurant pour qu'ils ne paniquent pas en pensant qu'il s'agissait d'un piège, ce qui en un sens, pouvait en avoir l'air. "Et maintenant, vous allez nous dire où se trouve ce fameux repaire que nous allions rendre une petite visite à nos amis les nains bleus..."

Un sourire sadique apparu sur mon visage, j'avais soif d'entamer la leçon de morale. Je sentais que même si le combat n'avais pas encore commencé, ma victoire était inéluctable...